Mode d'emploi four solaire

Cette page décrit comment utiliser le four solaire Atominique au quotidien : quand l’allumer, comment l’orienter, quels plats privilégier, comment stériliser des bocaux, etc.

1. Avant de commencer : le bon ciel

Pour que le four Atominique fonctionne vraiment comme un four (et pas juste comme un chauffe-plat), il faut un soleil franc :

Ciel bleu bien net : c’est la situation idéale, la luminosité est maximale.
Nuage = pas de chaleur : un nuage plein sur le soleil coupe quasiment la chauffe.
Même un voile blanc léger (pollution, brume, cirrus…) fait perdre facilement 20 à 30 °C à l’intérieur du four.

En pratique :

On choisit de cuisiner les jours où l’on a au moins 3 heures de bon soleil d’affilée pour les cuissons longues (bocaux, gros plats)
On peut tenter de petites cuissons (gâteau, petit plat) sur des fenêtres plus courtes, mais il faut toujours garder un œil sur le ciel.

2. Où installer le four ?

Quelques principes d’usage tirés de l’expérience :

Toujours dehors : idéalement, le four a sa place attitrée dans le jardin ou sur une terrasse.
Un four encombrant mais toujours prêt est plus utilisé qu’un petit four rangé au fond du garage.
Proche de la cuisine : on limite les allers-retours avec les plats chauds.

Pour protéger le four :

Une housse / capote sur mesure permet de le laisser dehors sans qu’il prenne la pluie.
L’hiver, on peut le tirer sous un débord de toit ou un petit abri.

L’Atominique est souvent monté sur roulettes, type brouette : une seule personne peut l’emmener / le ramener au soleil, ce qui change tout pour l’usage réel.

3. Mise en route

1. Découvrir le four

Retirer la housse éventuelle.
Vérifier que la vitre est propre (un léger voile réduit la lumière).
Vérifier qu’il n’y a rien de posé sur les réflecteurs.

2. Préparer l’intérieur

Les plaques noires restent en place au fond du four (et parfois sur la porte) : ce sont elles qui transforment la lumière en chaleur.
Poser, si besoin, un thermomètre intérieur visible.

3. Préparer les plats

Plats en matériaux faible inertie (tôle fine, moules peu épais…) plutôt que grosses cocottes massives.
Couvercles possibles, mais éviter de tout verrouiller hermétiquement si on attend une ébullition (bocaux, plats en sauce).

4. Orientation de base

Le four Atominique est conçu pour fonctionner sans poursuite automatique : on joue sur l’orientation du four et sur les 4 réflecteurs.

Principe d’usage :

On oriente le four un peu en avance sur la course du soleil (quelques dizaines de minutes).
Les réflecteurs latéraux prennent le relais : l’un en début de période, l’autre ensuite.
Avec ce jeu, on peut garder une température stable pendant 1 h à 1 h 30 sans toucher au four.{index=6}

En pratique :

Placer la vitre face au soleil de la mi-journée visée.
Placer les réflecteurs haut et bas (voir Réflecteur) de façon à renvoyer clairement la lumière vers la vitre
Revenir toutes les heures environ pour corriger l’orientation et, si besoin, l’angle des réflecteurs.

Il est possible, avec l’habitude, de laisser le four orienté “au pif” le matin et de revenir le soir avec un plat cuit, mais cela reste une pratique de bricoleur averti qui connaît bien son soleil local.

5. Que peut-on cuisiner ?

L’Atominique se comporte comme un vrai four : on peut y faire beaucoup plus que des gâteaux « symboliques ».

5.1. Cuissons faciles

Quelques exemples de cuissons qui marchent bien :

Gâteaux au chocolat :
- Température de consigne autour de 130 °C (pas beaucoup plus, sinon ils brûlent).
- Le chocolat étant noir, il chauffe très bien au four solaire.
Poulet :
- Cuisson complète possible, comme dans un four classique, en laissant le temps nécessaire.
Ratatouilles et plats mijotés :
- Première étape souvent faite sur le gaz : faire revenir oignons, viande, etc. (saisie impossible au four solaire).
- Puis on laisse mijoter ½ h à 1 h ou plus au four solaire selon le plat.

L’idée générale : penser “four” plutôt que “plaque” – voir ci-dessous.

5.2. Ce qu’on ne fait pas (ou mal)

On ne fait pas de pommes de terre sautées ou de friture comme sur une plaque : la chaleur vient du dessus, la montée en température est progressive, pas de choc thermique violent.

Mais on peut s’adapter :

Pommes de terre épluchées, légèrement huilées ou beurrées, mises en plat et parfois remuées → ça cuit très bien.

5.3. Pommes de terre : point de vigilance

Il faut absolument que la température atteigne et dépasse 100 °C pour les pommes de terre « classiques ».
Si la température reste en dessous de 100 °C, elles ont tendance à bleuir et à prendre un goût désagréable.
Les patates douces sont beaucoup plus tolérantes : elles cuisent facilement et sans problème particulier.

5.4. Pain et tartes

Le four Atominique permet de faire du pain de sarrasin (températures typiques 130–150 °C), qui fonctionne très bien au solaire, à condition d’aimer le sarrasin.
Pour les tartes :
- La chaleur venant surtout du dessus, la pâte du dessous cuit mal si on met tout d’un coup.
- Astuce : précuire la pâte seule (sans garniture), puis ajouter les ingrédients et remettre au four pour gratiner.
Pour des pains au blé il faudra glisser vers un tube solaire ou concentrateur

5.5. Stérilisation des bocaux

C’est un des usages les plus intéressants du four Atominique :

Dominique réalise plus d’une centaine de bocaux par an avec son four.
C’est une opération normalement très énergivore au gaz ou à l’électricité → au solaire, c’est « gratuit » en énergie.

Procédure type :

Préparer les bocaux (fruits, ratatouille, autres préparations), bien fermés.
Les poser directement sur les plaques noires dans le four.
Laisser le four monter en température jusque à l’ébullition dans les bocaux :
- Pour des fruits : dès que ça bouillonne bien → on arrête aussitôt pour éviter de trop cuire.
- Pour des ratatouilles / plats salés : maintenir l’ébullition ½ h à ¾ h.
Laisser refroidir (éventuellement dans le four fermé) pour que les bocaux fassent bien le vide.

Conditions :

Avoir au moins 3 heures de bon ensoleillement en continu.
Ne pas surcharger en bocaux si l’on veut une montée en température rapide.

6. Organisation de la journée

L’usage réel du four Atominique dépend beaucoup du rythme de vie :

Si on est présent à la maison, on peut réorienter le four environ toutes les heures, pour des cuissons précises.
Si on part travailler de 8h à 18h :
- C’est possible de tenter une cuisson en orientant le four « au jugé » le matin, mais ce n’est pas la situation la plus confortable.

Quelques stratégies :

Penser « four lent » :
- On lance les cuissons de plats mijotés, de bocaux, de pain de sarrasin, etc. au moment où le soleil devient bien présent (fin de matinée, début d’après-midi).
Pour les gâteaux ou petits plats plus sensibles, on choisit les heures les plus sûres en terme d’ensoleillement.

7. Période de l’année

Sous nos latitudes (France, climat tempéré), la saison du four solaire est marquée :

Printemps et automne (autour des équinoxes) : période très favorable, le profil du four Atominique est optimisé pour ces hauteurs de soleil.
Été : le four reste performant, même si on perd un peu à l’instant du zénith (soleil très haut).
Hiver :
- Journées courtes : peu de temps de chauffe utilisable.
- Météo souvent peu coopérative.
- Résultat : l’usage du four solaire devient en pratique assez rare, même avec un bon four.

8. Sécurité et bon sens

Quelques points à garder en tête :

Le four Atominique est moins agressif qu’une grande parabole (pas de point focal brûlant, pas d’éclats de lumière dans les yeux), mais :
- Les surfaces internes et les plaques noires peuvent devenir très chaudes → prudence avec les enfants.
- Éviter de l’utiliser par grand vent si les réflecteurs risquent de se rabattre brutalement.
Toujours vérifier la stabilité du four (sol plat, roulettes bloquées si possible) avant de le charger.

Enfin, comme pour tout outil low-tech, l’idée est de :

L’installer dans la vie de tous les jours (place dédiée, gestes simples),
Apprendre à lire son ciel et son soleil,
Et adapter ses recettes pour tirer parti de cette source de chaleur gratuite et silencieuse.